lundi 10 octobre 2011

"Il ne devait rien rester. Rien. Jamais. Nada. Des bouches amères, plissées, cassées, tordues, des lits, de la cendre, des visages défaits, des heures à pleurer, des années et des années de solitude, mais pas de souvenirs. Surtout pas. Les souvenirs, c'était pour les autres. Les frileux. Les comptables." - "La Consolante", d'Anna Gavalda, p.12

Le titre est un court extrait de La Consolante, d'Anna Gavalda.
C'est le dernier livre que j'ai lu de cette auteure, je dévore ses oeuvres les unes après les autres.
Depuis Ensemble, c'est tout, le premier livre que j'ai lu d'elle il y a quelques années déjà (il est sorti en 2004, on ne rajeunit pas!), je suis littéralement (ou littérairement?) tombée amoureuse de son style et de sa simplicité dans l'écriture.
Ses textes me touchent, ils abordent essentiellement des histoires de vie, souvent à plusieurs voix. Les personnages sont authentiques, on ne peut s'empêcher de s'identifier à eux. Et combien de fois je ne me suis pas dit que je n'aurais jamais trouvé de meilleure mots, de meilleure formulation pour exprimer un sentiment ou une idée.

Quelques mots sur Anna Gavalda :

"Auteur à succès, Anna Galvalda occupe une place de choix dans les rayons de littérature populaire. Après avoir grandi en Eure-et-Loir dans une atmosphère 'folklorique ', Anna Gavalda est envoyée en pension, à 14 ans, à la suite de la séparation de ses parents. C'est lors du concours d'entrée à Sciences-Po qu'elle rédige sa première nouvelle. Elle suit une hypokhâgne et obtient une maîtrise de lettres à la Sorbonne. Profitant du calme de la Seine-et-Marne et maman de deux enfants, elle cumule les métiers de fleuriste, ouvreuse, professeur de français et d'assistante vétérinaire. Elle est lauréate de la 'plus belle lettre d'amour 'de France Inter, et se met à écrire des lettres pour les autres. Cette jeune femme dynamique reçoit le Grand Prix RTL-Lire pour son premier recueil de nouvelles 'Je voudrais que quelqu'un m'attende quelque part' en 1999. Mélange de simplicité, de merveilleuses et tragiques vérités quotidiennes, ce titre ne quitte pas les classements des meilleures ventes pendant des mois et est traduit dans une trentaine de langues. Elle s'essaie les années suivantes à de nouveaux styles, écrit son premier roman 'Je l'aimais' et un livre pour enfants '35 kilos d'espoir'. Elle est alors chroniqueuse pour le cahier Paris-Ile-de-France du Journal du Dimanche. C'est durant l'été 2003 qu'elle commence à travailler sur son quatrième titre, 'Ensemble, c'est tout', un véritable succès dans le monde littéraire, critique et public, adapté au cinéma en 2007 par Claude Berri. Suivent alors 'La Consolante' en 2007 et 'L' Échappée belle' en 2009. En 2011, elle traduit un roman américain de 1965 écrit par John Williams, inconnu en France." (source : http://www.evene.fr/celebre/biographie/anna-gavalda-4228.php

"Et puis un jour, une nuit plutôt, elle a appelé et je ne comprenais rien de ce qu'elle me baragouinait. La seule chose que je pigeais, c'est qu'elle avait bu... Je suis allée la voir le lendemain.
Il lui avait écrit une lettre qu'elle n'arrivait pas à comprendre. Il fallait que je la lise, moi, et que je lui explique. Qu'est-ce qu'il disait, là ? Qu'est-ce qu'il disait ?!! Il la quittait ou il ne la quittait pas ? Elle était... anéantie. J'ai donc lu cette lettre...
Secoua la tête.
-... cette merde pleine de jargon jargonnant à la soupe psy... C'était élégant et tout bien emberlificoté de jolis mots. ça se voulait digne, généreux, mais c'était juste... le comble de la lâcheté. 
Alors ? Alors ? suppliait-elle, ça veut dire quoi, tu crois ? Je suis où, moi ?
Qu'est-ce que tu voulais que je lui dise? Tu es nulle part. Regarde... Tu n'existes déjà plus. Il te méprise à ce point qu'il ne se donne même pas la peine d'être clair...Non... Je ne pouvais pas. A la place, je l'ai prise dans mes bras et là, bien sûr, elle a compris. 
Tu vois, Charles, c'est une chose dont j'ai souvent été témoin et que je n'arriverai jamais à comprendre... pourquoi des êtres aussi exceptionnels dans le boulot, des gens qui, objectivement, font le Bien sur terre, s'avèrent être d'infâmes connards dans la vraie vie ? Hein ? Comment c'est possible, ça ? Au bout du compte, elle est où, leur humanité ?
Donc je suis restée avec elle toute la journée. J'avais peur de la quitter. J'étais sûre qu'elle allait, au mieux, se pilonner à l'alcool, au pire... " 
Extrait de  La Consolante, p . 271. 
Je trouve qu'il reflète particulièrement  bien
le style d' A. Gavalda (en espérant qu'il vous a séduit aussi!)



samedi 8 octobre 2011

Si j'étais illustratrice...

 
Rebecca Dautremer, co-auteure et illustratrice de Princesses oubliées ou inconnues.
OU : "machine à oeuvres d'art" (c'est un peu subjectif comme sobriquet, non ?).

Cet album s'est révélé être mon coup de coeur de l'année 2011 ! Le graphisme est magnifique, les textes, certes brefs, sont truffés de subtilité et de poésie :  c'est un véritable bonheur de le lire, autant pour soi-même qu'à un enfant (j'ai fait le test, même s'il ne comprend pas le second degré du texte, ce dernier suscite cependant des réactions surprenantes). 
En somme, petits comme grands, chacun y trouve son interprétation. 

Ce qui m'a particulièrement touché en lisant ce livre:
- ce n'est pas seulement la beauté du trait, c'est aussi les personnalités, les descriptifs de  ces demoiselles "oubliées ou inconnues" (qui méritent tellement de sortir de l'oubli, d'ailleurs !)  toutes plus déjantées et originales les unes que les autres ! 
Petites et grandes retrouvent à chaque page un petit bout d'elles-mêmes: la partie cachée de tous ces petits détails (ô combien agaçants parfois) qui font des filles des princesses. 

- c'est cette façon de présenter la gente féminine... tellement à l'opposé de tous ces contes désuets et un tantinet mysogynes: ici, les princesses peuvent être "crados", pipelettes, sauvages, guerrières, savantes, "énoOormes", musiciennes, "pêt-sec"... Et, quelle révolution ! Enfin : quel plaisir de voir apparaître un ouvrage montrant toutes les facettes des héroïnes de la vraie vie (et présentées avec naïveté et humour, en plus). 
Et puis, quelle fierté de lire ce livre à haute voix à une petite fille où les héroïnes sont des figures indépendantes, autonomes, débordantes de personnalité ! (Simone de Beauvoir, sooooors de ce corps!) 

Je ne vous ferai pas de résumé, ce texte est à l'image de ses auteurs: moderne, frais, pétillant, décousu, drôle, TOUT ("nooon nooon, je n'essaie pas de vous convaincre d'y jeter un coup d'oeil") ! 
Cependant, vous pouvez quand même regarder ici 
(-> http://www.dailymotion.com/video/xch9ue_princesses-oubliees-ou-inconnues_music  ) une mise en scène du livre, par Catherine Vaniscotte (prix Mino talent Adami : http://www.adami.fr/promouvoir-la-culture/les-talents-adami/talents-mino.html ) lors d'un spectacle pour enfants. 




"Un jourre, j'éter den une clace é on na parler dun karnê de lekture." (P.-S. : ceci est une farce.)

Il y a peu, nous, jeunes Rivageois-iens de 2e "lit.-fle" avons entendu parler de ce tant redouté "Carnet de lecture(s)".Oui, mais qu'est-ce donc ?

Pour se forger une idée plus claire de la consistance de ce projet ambitieux, en voici une "très brève" (?) définition :

"Un petit guide pour l'utilisateur du carnet de lecture


-> Qu'est-ce qu'un carnet de lecture ? 
 Le carnet de lecture est un moyen efficace de conserver une trace de tes réactions aux textes, qu'elles aient été positives ou négatives. Il t'offre la chance de réagir personnellement, de poser des questions, de réfléchir sur les personnages, les évènements, la langue de l'auteur. Au fur et à mesure de tes lectures, prends le temps de t'arrêter pour noter tes observations. Tu peux le faire aussitôt qu'une idée te frappe ou tu peux attendre d'avoir lu une partie de texte, par exemple une dizaine de pages ou un chapitre. Tu ne devrais habituellement pas dépasser ce nombre de pages avant d'écrire dans ton carnet.

-> De quelle longueur doivent être les notes de lecture ?
Il n'y a pas de longueur précise pour les notes. Parfois, tu voudras écrire quelques lignes seulement, d'autres fois, tu voudras écrire plus longuement. Ce qui est important, ce n'est pas d'écrire de longues notes, mais d'écrire souvent.

-> Que dois-je écrire dans mon carnet de lecture ?
Ne résume pas ce que tu viens de lire, écris plutôt tes réactions au texte. As-tu des questions sur ce qui s'est passé ? Que penses-tu des personnages ? Sont-ils crédibles ? Y a-t-il quelque chose dans l'histoire qui a suscité chez toi des sentiments (de joie, de tristesse)? Quand tu écris dans ton carnet, pense à réagir au texte plutôt qu'à redire ce que l'auteur a écrit.

A certaines occasions, je te demanderai de répondre à des questions précises, par exemple : "Que penses-tu des comportements de tel personnage ?" "Que penses-tu qu'il va se passer au chapitre suivant ?" "Qu'est-ce que tu n'as pas trouvé clair en lisant?" "Quelle question poserais-tu à l'auteur à ce sujet ?" "Sur une échelle de 1 à 5, comment évaluerais-tu ce texte ?"

Si tu as de la difficulté à commencer, tu peux utiliser les idées qui suivent. Ne choisis une idée que si elle s'applique à ta lecture :
- J'ai été impressionné par...
- J'ai remarqué que...
- Je me demande si...
- Je ne comprends pas...
- Je comprends maintenant pourquoi/qui/ce que...
- Je pense que...
- Cette partie de l'histoire me rappelle...
- Je n'avais jamais pensé que...
- J'ai été surpris...

-> Quelle est la bonne réponse ? 
Tous les romans que tu liras sont différents et chacun y réagit à sa façon. Ton carnet de lecture te permet de garder une trace de tes réactions à mesure qu'elles évoluent. Le but n'est pas d'évaluer tes connaissances, mais de t'aider à réfléchir sur tes lectures par l'écriture. Comme nous avons tous des expériences différentes, nous réagissons tous au texte à notre façon. Personne n'a vécu les mêmes expériences que toi, c'est pourquoi personne n'aura exactement la même réaction que toi à un texte. Les notes que tu écriras dans ton carnet ne seront pas évaluées comme de bonnes ou de mauvaises réponses.

-> Les carnets sont-ils privés ?
Non. Le carnet n'est pas un journal personnel. Je le lirai et probablement aussi tes camarades. De plus, tu vas parler de ce que tu as écrit. En discutant en classe, tu voudras peut-être ajouter des idées que tu as retenues des discussions. Pense à ton carnet comme à une conversation écrite avec toi-même que les autres vont lire ou écouter à l'occasion.

-> Qu'en est-il de l'orthographe et de la grammaire ?
Fais de ton mieux. Le plus important est de noter tes idées par écrit. Essaie d'écrire clairement de façon à ce que les autres puissent te lire.

-> Que ferez-vous avec mon carnet ?
Je vais emprunter ton carnet de temps en temps et je vais te "parler" dans la marge. Aussi, laisse-moi un peu d'espace. Lire ton carnet me permet de voir quelles sont tes questions et tes observations sur tes lectures.
En petit groupe, tu échangeras tes réflexions dans ton carnet, tu auras la possibilité de confirmer, de clarifier ou de modifier tes premières réactions par la discussion. En attendant ce que les autres diront, tu pourras ajouter des éléments dans ton carnet.

-> Mon carnet sera-t-il évalué ? 
Tu seras évalué sur la qualité de ton travail. Ton engagement, la fréquence de tes notes de lecture et le niveau de réflexion de tes écrits vont contribuer à constituer la note que tu obtiendras à la fin de chaque étape. Tes idées ne seront pas jugées comme bonnes ou mauvaises."

Source : GIASSON J., Les textes littéraires à l'école, Bruxelles, De Boeck, 2006, pp. 138 - 139.

En résumé selon moi : 


Vous trouverez donc sur ce blog (ou carnet de lecture) des "petits  bouts" de mon voyage à travers la littérature (quelle poésie n'est-ce pas ?), des "petits bouts" de pensées, parfois décousues, parfois enragées, parfois extasiées (etc.)... à propos de livres, d'extraits, citations, publicités : tout ce qui donne matière à réflexion (je tâcherai à limiter le fouillis, promis!).


BREF, SOYEZ LES BIENVENUS DANS MA TÊTE ! 


Bien à vous,

Chanelle B.